mardi 26 mars 2013

Dans ma maison

(Sur une très belle idée de Marjoliemaman)

Dans ma maison, dans notre maison, qu'est-ce qu'il y a donc ?
(je viens de lire une histoire de hérisson et de petit renne à ma fille avant de la coucher ; j'en ai un peu gardé le style, mea culpa)

Il y a :

–  du linge. Du linge partout. Du linge (sec, mais pas plié) sur des étendoirs définitivement assignés à résidence dans le salon ; du linge (sec, mais roulé en boule) sur la table du salon ; du linge (sec, et plié) dans des panières ; du linge (en train de sécher depuis une bonne semaine) sur les dossiers de chaises ; du linge (pas sale, mais porté) sur la rembarde de l'escalier (à remonter dans la chambre, sauf que personne ne le fait jamais). Enfin du Linge, quoi. Avec un grand L. (Et un grand P aussi, comme dans "Procrastination".)

– l'explicite présence d'un enfant. Multipliée par deux d'ici quinze jours. Une Dora abandonnée sur une mini-minichaise. Un caddie en plastique. Un Mickey oublié. Une Mme Patate posée sur une boîte de Kapla. Une lingette au contenu douteux. Un livre ouvert – avec du vieux petit-suisse dessus – retraçant les aventures d'Azalée, la petite chèvre qui racontait des mensonges. Un Barbapapa – pardon : DES Barbapapas, DES TAS de Barbapapas. Un baby phone, allumé, silencieux – elle dort, mmmh, doux moment. Et, en guise de préalable à ce qui nous attend dans deux semaines, un cosy sorti du placard et un transat d'il y a deux ans dont la housse finit tout juste de sécher.

– des poils. De chats, je précise.

– des plaids, du coup. Moches et tout beurks, mais bien efficaces pour recueillir lesdits poils de chats et préserver mes beaux meubles Ikea (njut*).

– du papier peint. Beaucoup de papier peint. Frais d'il y a vingt ans, et d'un goût datant au moins de la même époque. Des triptyques de papiers peints, même, dans certaines pièces. Hum.

– des ampoules, des tas d'ampoules. Nous avons opté pour le look "ampoules de plafond à la mode chantier". (Non, sérieux, faut vraiment qu'on achète ces huits plafonniers, ça craint.)

– trois chambres, désormais. La nôtre, celle de notre grande. Et celle de notre future petite. Des fois, je me plante dans le couloir, à l'intersection de ces trois pièces, je les regarde. Et je pense "Famille".

– un carrelage crade dans à peu près toutes les pièces. À neuf mois de grossesse, y a des choses qui deviennent nettement secondaires.

– une valise. Pleine à craquer, la valise. Une valise tout ce qu'il y a de plus ordinaire, comme une valise de départ en vacances. À la différence près que ce n'est pas en vacances, que je pars, et que je ne sais d'ailleurs pas bien quand je pars... Je pars pour une drôle d'aventure, qui tout à la fois m'excite et me fiche le trouillomètre à moins quinze !

– mon bureau. Mon vrai bureau, l'endroit où je travaille, chaque jour, quand je ne suis pas en congé maternité. Là où j'exécute les commandes de mes clients. Là où je me suis construite professionnellement, seule, où un jour j'ai dit : "Je veux et je PEUX faire ça, et je vais le faire." Une de mes plus belles réussites.

– des cartons. Que celui qui n'a aucun carton de son dernier déménagement d'il y a cinq ans me jette la première pierre. D'autant que nous, c'était y a deux ans, le déménagement ; on a encore des circonstances atténuantes.

– du BORDEL. En majuscules, voui. Non parce que pondre une troisième chambre, ça veut surtout dire acculer le bordel dans ses derniers retranchements. En l'occurrence nos deux bureaux. Notre BORDEL se compte et s'entasse en MÈTRES CUBES. Voilà les parents martyrs que nous sommes : nos filles ont des fresques et des petits origamis aux murs dans des chambres aux tapis moelleux et aux meubles accordés, tandis que nous, parants aimants ayant un sens aigu du sacrifice, croulons sous le BORDEL (en majuscules, donc). Sortez les Kleenex.

– des souvenirs. Beaucoup, en seulement deux années. Deux grossesses ; bientôt deux naissances ; deux sapins de Noël ; des chasses aux œufs dans le jardin. Des moments de gros baby blues, des moments de doute. Du travail, beaucoup de travail. La voix de ma fille. Ses premiers mots ; aujourd'hui ses premières phrases. Ses progrès. Nous deux, notre immense complicité, nos fous rires. Des nuits à trois. Des week-ends à deux. Bientôt nous quatre. Le petit déj' du dimanche matin, à 10 heures passées. Les soirées télé du soir, en amoureux. Les barbeucs des vacances, dans le jardin ; le petit rosé sur la terrasse, avec ce parfum d'été dans l'air, les éclats de voix, les rires du quartier, des gens qui veillent, qui passent du bon temps. Un gros tas de petits et de gros moments, insignifiants ou pas, en somme.

– des choses à faire pour au moins, pfffffiouuu, une bonne vingtaine d'années. Des petites, des grosses : une cuisine à repenser ; des placards à repeindre ; un portail à changer ; des boiseries à terminer ; un mur à refaire ; du papier peint moche et beurk à dégager ; les lauriers à tailler ; les rosiers à couper ; les affaires à trier ; des meubles à acheter. Du travail de fourmi, peaufiner son petit chez-soi d'année en année, et ne jamais, jamais s'ennuyer (surtout avec deux morpionnes, en fait).

– des papiers. À trier, jeter, classer, ranger. Y en a bien trois ou quatre mètres cubes, là aussi.

– des crèmes. Pour les mains, le corps, le visage. Dans à peu près chaque pièce de la maison (sauf les WC, mais ça ne saurait tarder). J'ai des tendances monomaniaques. "Crème" est le 3e mot que ma fille a appris à prononcer (et à réclamer à corps et à cris).

– un bébé qui bouge dans le ventre de sa mère. (Non mais parce que je n'en ai pas l'air, mais là tout de suite maintenant, je douille sévère du bidon, quand même. Je quémande un brin de compassion, merci.)

Et puis, et puis, en vrac, à l'image de notre chez-nous : une boîte à pâtisserie qui sent bon les épices et l'enfance ; des guitares (beaucoup trop pour un seul homme, comme dit Marjoliemaman) ; des vernis (beaucoup trop pour – non, on n'a jamais trop de vernis, jamais) ; des livres pour les grands (beaucoup) ; des livres pour les petits (beaucoup) ; des trucs à manger dans tous les coins (beaucoup, mais ça c'est pas bien) ; des trucs de geeks (beaucoup, mais c'est bien quand même) ; et puis nous, et puis nos filles, l'une dedans l'autre dehors, des peluches identiques mais pas trop ; et puis de l'attente, un canapé sur lequel je perdrai peut-être les eaux ?

Et puis juste nous, nous pas tout à fait quatre mais 3,85.
5,85 en comptant les chats.
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6 commentaires:

  1. Soleil de Minuit26 mars 2013 à 22:40

    Le hasard m'a conduit jusqu'à la porte de chez toi, j'ai jeté un oeil par la fenêtre de ton blog et j'aime ce que j'ai lu...Elle est bien jolie ta maison...

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    1. Merci pour ton gentil message et bienvenue chez moi, en ce cas :)

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  2. Je te souhaite une belle fin de grossesse, ton billet m'a beaucoup touchée, merci.

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    1. Merci à toi, je me répète, mais l'idée était très belle, je suis friande de ces listes de petits riens qui finalement font une vie :) Je suis ton blog depuis un peu plus d'un an maintenant, et je me régale toujours autant à chaque note :)

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  3. nan pour les vernis je t'avoue que tu pourrais ouvrir un magasin!!!

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    1. En fait je devrais ouvrir un shop tous publics : vernis, guitares, informatique, JJ Goldman...........

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