samedi 30 mars 2013

J-12...

Bon, soit, je fais pas dans le titre original en ce moment, mais dans moins de deux semaines je vais sortir un bébé de moi, j'estime avoir quelques circonstances atténuantes.

Douze jours, bordel de bordel (pardon). Douze jours. Pas la semaine prochaine, celle d'après. Ou peut-être bien la semaine prochaine. Ou peut-être bien demain, en fait.

Parfois, je vaque à mes occupations, et tout d'un coup, une sensation dans le bas-ventre, un truc qui me fait dire : "Oh ooohhh... oh putain merde....." (à douze jours de mon accouchement, j'estime aussi avoir le droit d'être un brin vulgaire). Comme si j'allais perdre les eaux là, tout de suite, illico, maintenant. Et puis en fait non. Mais pendant deux secondes j'ai flippé, je me suis dit : "Ça y est..."

Parce que, je le redis : je ne suis pas de celles qui attendent leur accouchement avec impatience... ouh là là, nonononononon. Pourtant, Dieu sait si ma première expérience en la matière fut réussie : sans douleur, sans angoisse, sans obstacle, sans problème – péridurale au top, zéro douleurs même après, pas d'épisio, petite déchirure naturelle cicatrisée en, pffff !! si peu de temps, accouchement au calme, avec le sourire, ambiance bon enfant, etc., etc., etc.

Mais non, je ne suis pas impatiente, non. J'ai aimé l'avant – la grossesse, même si là je commence à en avoir plein les baskets, tout de même – et je vais aimer l'après, juste après, quand le plus dur sera fait et qu'on me la posera sur moi, que j'aurai enfin l'esprit libre pour la regarder et la découvrir.

Ce qu'il y a entre les deux, en revanche, me semble comme une énorme montagne à gravir, une épreuve à surmonter. Je flippe, je le dis, je flippe grave d'accoucher. Peur d'avoir mal, peur des sensations, peur de mon corps, peur de la vulnérabilité qui sera la mienne à ce moment-là, tant physique que psychologique... Chaque fois que ma fille appuie joyeusement sur ma vessie, instinctivement je serre les cuisses et je stresse, en me disant : "Non pas maintenant, non pas maintenant..."

Pourtant, faudra bien qu'elle y passe ; et puis bon sang, j'en ai déjà sorti une, de moi, et pas des moindres : 4,250 kg, qu'elle faisait, ma grande ; un beau morceau tout de même !

Mais c'est ainsi, je flippe, à tous points de vue, de perdre la maîtrise des événements, la maîtrise de moi, de mon corps, peur d'avoir mal, peur de ne pas gérer ; c'est comme ça, je ne peux pas le raisonner, j'essaie juste de ne pas y penser au quotidien – mais putain douze jours, quoi, autant dire après-demain (si ça se trouve), c'est tout de même plus qu'archi-imminent, là.

Je pense que c'est surtout le psychotage pré-partum qui me rend froussarde comme ça ; je crois que le plus dur sera le démarrage, la perte des eaux ou les premières contractions ; une fois la surprise passée, je serai dans l'action, dans le pragmatique : "OK, j'ai perdu les eaux ; allez, on se prépare, on dépose la puce, on prend la valise, on va à la mater' ; OK, je gère mes contractions ; OK, je veux la péridurale-merci-bien, OK...", etc., etc.

C'est l'attente qui m'est difficile. Tout ceci reste un tel chamboulement, une telle aventure, sur tous les plans, familial, psychologique, physiologique, affectif... Nous avions notre petit train-train tous les trois, nos habitudes ; et voilà que tout va changer dans très peu de temps, désormais ; depuis hier je préviens ma grande que ça y est, cette fois, ça va arriver très, très bientôt, dans quelques dodos, guère plus.

C'est idiot, j'ai un peu honte d'avoir autant peur d'une chose qui devrait m'être si naturelle, en tant que femme ; comme si je reniais ce que je suis, comme si je me sentais incapable d'être une femme dans ce qu'elle est de plus fondateur.

(Faudra vraiment que je recontacte ma psy dans pas trop longtemps quand même hein.)

Je flippe. Je stresse. Je me fais dessus. J'ai les foies, les jetons, la frousse. J'appréhende un max. Je pleure ma mère. J'y vais à méga-reculons, en somme. J'essaie de me focaliser sur l'après, mais les coups qu'elle me donne dans le bas-ventre me rappellent sans arrêt l'imminence de ce défi que je dois relever, et qui me bouleverse tant et me rend si petite, si faible.

Et pourtant, je suis primipare ! Ça devrait m'en donner, de l'assurance, et de la confiance, et un peu de certitudes, en tout cas un peu moins de doutes...

Tout comme je n'ai jamais vraiment pu admettre le fait que j'avais mis ma grande au monde, je n'arrive pas à admettre le fait que je vais mettre ma deuxième au monde. Comme si c'était à mille lieues de moi. 

Vivement l'après. Il est temps que je retrouve mon corps, que je me retrouve moi, que mes repères se remettent en place, que je prenne mes fonctions dans ce nouveau rôle de mère de deux enfants. Je sens bien que le chamboulement va être costaud.

Sinon je vous ai dit que j'avais une psy fantastique, au fait ?

(Et bon sang, ma fille, pourrais-tu cesser de me punching-baller le bide systématiquement TOUS les soirs pendant DEUX heures juste après le coucher de ta soeur – c'est-à-dire quand je suis supposée avoir un peu de temps pour moi, en somme ?? merci bien...)
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8 commentaires:

  1. oh là là ... comment je me retrouve trop dans ce que tu dis..pour ma part je flippe aussi, mais je suis pressée que ce p'tit bout arrive !! je veux redisposer de mon corps (monter les escaliers sans être essouflée, faire deschoses avec mon grand...).. enfin bon j'ai hâte, je re d'un ptit poisson d'avril... mais bon je suis à j-12 aussi alors faut que je sois patiente !! courage !! tu l'as déjà fait ça se refera !

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    1. Tout pareil, c'est ce que je disais : j'ai hâte de l'après ça oui, la rencontrer, et puis surtout reprendre possession de mon corps, mais alors ce qu'il y a en plein milieu avant d'arriver à ça, l'accouchement, je n'ai pas hâte du tout, ou plutôt je voudrais que ce soit déjà passé et derrière moi !
      Je crois aussi que les hormones aidant, je suis bien à fleur de peau comme il faut, alors la moindre chose prend des proportions assez vertigineuses... bon, je pense être une candidate qualifiée pour le baby blues, même pour un 2e enfant, mais comme j'ai dit, j'ai une excellente psy, alors tout va bien :D

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  2. Et quand tu aura accoucher tu oublieras toutes tes peurs et tu verra que ce n'est que du bonheur :p

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  3. Elle est chouette cette photo, elle est à toi?

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    1. Oui, c'est moi dessus, sauf que je triche un peu, celle-ci date de ma 1re grossesse (4 jours avant le terme...).

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  4. Non mais alors moi qui suis obsédée par bébé 2 en ce moment tu me décourages! hahaha (mon mec te remercie :))

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  5. Trève de plaisanterie, j'ai vraiment souffert pour l'accouchement de mon premier, et du coup je flippe sa mère pour le(s) suivant(s). Maisjysuispasencorealorsçava.

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    1. Oui voilà, tant qu'on n'y est pas, trop facile de se laisser tenter ; en fait c'est à genre 7 ou 10 jours du terme que tu commences à te souvenir de ton état d'esprit à la même période de ta 1re grossesse : tu flippais sa mère.

      Et de savoir que le tien fut supra douloureux, ça me fait encore plus serrer les cuisses. Bordel, faut être dingue pour accoucher... !

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