lundi 10 juin 2013

De l'art du (bon) sommeil


Voilà près d'un mois que je veux te vanter les mérites de mon nouveau super transat de ouf sa mère – enfin, pas le mien, celui de la petite, of course. (Alors non, ceci n'est pas un billet sponso ; oui, j'ai vendu un rein pour payer mon transat ; et non, je vais pas vraiment faire un billet pub, alors reste.)

Vois-tu, il y a un mois, la petite avait un mois (trop forte en maths je suis), et en bon nourrisson qui se respecte, elle pleurait. Pas mal.

(En vrai, j'ai la patience et le calme d'un camé sous acide ; en vrai, ma fille est super cool, pour un nourrisson, et moi je pète un câble au premier rot de travers.)

En fait, elle dormait pas mal, et se réveillait peu ; mais quand elle était réveillée, elle pleurait. On avait un transat de série Z, le machin hyper classique, siège semi-allongé qu'ondule vaguement avec le pied, dans lequel elle se trouvait coincée entre les boudins du réducteur (messieurs les concepteurs, y a "réducteur" et "réducteur" ; faudrait voir à pas trop abuser non plus sur la réduction). Bref, elle était pas bien, elle était fatiguée, tu vois, on le sentait – enfin je mesurais surtout son degré de fatigue à l'aune de mon épuisement –, elle s'endormait trois micro-secondes, sourcils froncés, puis pouf ! se remettait à hurler.

J'ai passé plusieurs après-midi disons... difficiles. À tout tenter pour l'endormir, la mettre dans l'écharpe, la poussette, la poser sur mon épaule, mon ventre, dans son transat de merde. La seule chose qui marchait (vaguement), c'était de la porter aux bras, et de se balader pendant deux heures. Et de devenir dingue à force de crampes musculaires (et psychologiques).

Bref, j'ai cru devenir folle (je sais, m'en faut peu), et j'ai menacé mon homme : ou bien je m'entaille à la petite cuillère (ça fait mal et c'est long), ou bien je claque le fric que je n'ai pas dans un super transat de ouf.

Heureusement, j'ai choisi de claquer du fric.



Et j'ai donc acheté Super Transat. Je te le fais vite : le 'Cloudzz' de Red Castle, donc, pas plus cher qu'un autre (très) bon transat, d'excellente qualité, tissus doux et respirants, tout options (capotte, arche de jeux, réducteur, moustiquaire), trois inclinaisons différentes (malgré son jeune âge, ma petite adore la position assise, d'où elle peut voir son monde). Et surtout, surtout, un super balancement, sans moteur, un mouvement naturel, très subtil, très léger, qui réagit aux moindres gestes du bébé (même sa respiration ou son hoquet !). Comme si le transat était "en apesanteur", comme s'il flottait. À peine tu poses délicatement ta main sur bébé qui dort que la nacelle remue doucement.

En bref, moi, je te le recommande absolument. Il m'a sauvé la vie – je dramatise un chouille, mais n'empêche. Concrètement, elle y est bien, que ce soit pour le dodo ou l'éveil. Elle y a fait de longues siestes (hourra). Et psychologiquement, de savoir que j'étais parée a contribué à me rendre plus calme, plus patiente, plus zen, et plus indulgente avec ma toute petite fille.

Et c'est là que ce billet n'est pas un billet pub, donc. Oui, ce transat est top ; achète-le (je me sentirais moins seule). Mais c'est surtout la conjonction de plusieurs choses qui a rendu les siestes de ma fille moins complexes. Entre autres, le fait que j'accepte que ça pouvait être complexe, justement. Que j'accepte de ne plus avoir le contrôle de mes journées. Que ses horaires seraient anarchiques un petit moment encore. Que je l'écoute un peu plus me dire ce dont elle avait besoin, envie.

(Bon, je te donne pas la recette, là. C'est loin d'être aussi simple. C'est ainsi que ça marche avec la mienne ; et encore, pas toujours, pas tout le temps. Je connais un paquet de parents qui, contrairement à moi, galèrent vraiment – parce que reflux, parce que bébé demandeur, parce que toussa. Moi, je suis une petite joueuse dans la communauté des parents qui galèrent. Je suis même une intruse, en fait.)

Je te plante le décor : hier, 15 heures (voilà, c'est planté). L'heure de la sieste pour tout le monde (surtout pour les parents...). La grande se couche. Mon homme se couche. Et moi, j'aimerais bien me coucher.

Ça tombe bien, la petite bâille ; ça fait deux heures qu'elle est réveillée tout de même, oh là là, vite !

J'essaie de l'endormir, donc. Et j'essaierai jusqu'à 20 h 30 (le même jour, rassure-toi. Mais tout de même). En tentant tout. Tout. Les bras, le transat, l'écharpe, le lit ; la lumière, le noir ; la télé, la musique, le silence ; mes bras, mon épaule, mon ventre, le canapé ; un bib, puis deux, puis trois, puis une couche, un nouveau bib, et re-une couche. Rien.

À 20 h 30, sans rire, je suis au bord de la dépression (je t'ai dit, il m'en faut peu). Six heures que je ne fais que ça, sans succès. (Et elle semblait fatiguée, puisqu'elle s'endormait 5 mn par-ci par-là.)

À 20 h 30, après avoir tenté de la coucher trois fois, je calme mes nerfs, je souffle, je réfléchis. Je me demande ce que me dit mon instinct. Il me dit, même si ça ne me fait guère plaisir, qu'elle n'a sûrement pas encore sommeil (même si moi, oui). Il me dit de lui faire confiance ; qu'elle aura sommeil très vite, que ça ne va pas, ne peut pas durer toute la nuit. Mais qu'en attendant, elle n'a pas sommeil.

Alors je la redescends dans le salon, je l'installe face à moi, et je lui demande. "Bon. Qu'est-ce que tu veux, toi ? Pourquoi tu dors pas ?"

Et elle me répond. "Aheuuuuu" qu'elle me fait dans une floppée de sourires à tomber.

Message reçu, over. T'as envie de discuter. T'as envie de me parler, et que je te parle. T'as envie de voir mon visage, envie que je te sourie, que je te raconte des choses, que je t'écoute et que je te réponde. Soit. Je souris – et c'est moins dur que ce que je croyais, vu que les tiens, de sourires, sont radieux. Tu es heureuse de me voir. Moi aussi – même si je serais très heureuse de dormir, aussi.

Finalement, quinze minutes plus tard, elle tombe comme une masse, et je la couche quasi endormie dans son lit. Elle a enchaîné sur une nuit de onze heures. Comme quasiment chaque nuit depuis une semaine.

Oui, parce que mon nourrisson de fille fait des nuits de ouf malade depuis quelque temps. Alors, fatalement, si elle réalise mes voeux les plus chers et dort autant que sa grande soeur chaque nuit sans plus aucun réveil (vas-y, jette-moi des pierres), faut bien qu'elle soit un peu réveillée le jour. Et, une fois encore, j'avais pas réalisé (je suis lente à la comprenette, tu admettras).

Bref, mon instinct m'a dit de faire confiance à ma fille, parce que j'ai appris à la connaître, et que ma fille est un bébé en qui il suffit d'avoir confiance. Ce qu'elle me prouve en permanence depuis sa naissance. Accouchement éclair sans douleur, sans suites difficiles ; sortie express de la maternité. Pas de régurgis, pas de coliques. Elle s'endort seule dans son lit le soir, la nuit. Est une grosse dormeuse. Est si éveillée, si vite. Se régale de nous voir, de nous parler. Fait ses nuits, maintenant, des nuits monstrueuses.

Mais moi, je suis une maman à cran, alors que j'ai des filles si faciles, si tranquilles ; c'est dans ma nature. Pour une fois, ma nature, je lui ai dit fuck entre les deux yeux, et je nous ai fait confiance. Et ça a marché.

(Ça paraît magique dit comme ça, mais en vrai y a quand même des fois où je galère, faut pas croire.)

(Ou alors j'ai vraiment aucune patience. C'est une possibilité.)

Alors le Super Transat, tu le prends, oui. Mais ça va au-delà de ça. C'est ton enfant, sa personnalité. Ses besoins, ses envies. Ta personnalité. Ta patience, ta fatigue, ton impatience. Tes limites et les siennes. C'est pas facile, pas facile du tout du tout, parfois. Mais alors quand par miracle, tu décodes, quand tu trouves la bonne combinaison, la bonne clé, ce qui fera cette compréhension indicible et mutuelle entre toi et lui, alors là, oui, c'est le bonheur, le vrai.

PS : et sinon, pour les opportunistes, y a toujours un concours de guedin chez moi par ici.
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15 commentaires:

  1. Moi ce qui me plait dans ce transat aussi c'est qu'il est en hauteur, comme ça le ptit il peut tout voir ! Nous on a un transat de base, ben quand on mange elle est avec nous mais elle voit que nos pieds... pas top hein... On aurait trop dû investir dans un bon transat...

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    1. Ah oui, la hauteur, j'avais oublié d'en parler, tu as raison ! Nous aussi avant elle était à hauteur de pieds... et vu que les miens ne sentent pas le lilas.... BREF ! :D

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  2. Salut Maman Patate, j'adore tes articles qui me font toujours bien rire !! Moi ça y est,la Poupette fait ses nuits (depuis 2 mois et elle en a presque 4), dort à peu près le jour et chouine quand elle a mal au bide, mais surtout elle a vécu deux mois dans mon écharpe, et ça vaut tous les transats du monde (sauf pour mon pov'dos qu'est foutu maintenant !).
    Bravo à toi, bises

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    1. Moi aussi j'ai l'écharpe, mais je t'avoue que je redoute de l'employer ; je l'utilise pour les balades, mais pour la calmer, en dernier recours seulement ; j'ai peur qu'elle s'y habitue et ne puisse plus s'en passer :( Chez la nounou, un des bébés est hyper habitué aux bras, à tel point qu'il hurle dès qu'il n'y est plus :( Je sais que tous les pro-portage disent que ça ne fait pas des enfants dépendants, mais j'ai peur quand même :/

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  3. Bon en fait tous les bébés de cette année font leurs nuits sauf le mien, hein !!! Le pire c'est que je me dis que c'est ma faute, que j'ai loupé un truc, et blablabla !! Bref pour en revenir à ton article ... :-) au début je pensais que tu allais parler du leaf de nuna, je crois que ta petite l'avait adopté dans un magasin... Nous ici c'est le up and down de beaba, on l'adore justement pour sa hauteur, mais celui-là a l'air vraiment plus confortable ! Sinon pour réagir à un autre commentaire (je suis d'humeur bavarde je veux pas affronter la nuit) moi aussi l'écharpe c'était au début et en dernier recours, j'avais tellement peur qu'il s'y habitue et ne puisse plus s'en passer ! Du coup très peu utilisée, d'où le bonheur d'avoir un chouette transat !
    Elise

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    1. Hey, je vois qu'on fonctionne un peu pareil ;)
      Pour ses nuits, ne te culpabilise surtout pas ; c'est tellement complexe !! Moi je n'ai pas du tout l'impression d'avoir réussi quelque chose : on a juste une chance de malade d'avoir une fille qui s'est mise à faire ses nuits sans crier gare. Sincèrement, on n'a rien fait de plus que tout le monde. On est juste des sales veinards.
      Il fait quoi, comme nuits ?
      Sinon va voir le blog de Marjoliemaman, y peu elle a posté une note sur son expérience du sommeil de ses enfants, avec sa dernière ça a été vraiment complexe pendant longtemps et du coup elle résume un peu tout ce qu'ils ont tenté, et ça peut donner des idées.
      C'est la conjonction de tellement de choses, de paramètres, de conditions, le sommeil d'un enfant...
      Et comme toi, je redoute toujours d'affronter la nuit, je ne me détends pas encore beaucoup le soir, de crainte qu'une ou l'autre se réveille... !

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  4. En fait il "fait ses nuits", dans la mesure où il est au lit vers 20h15/30 sans aucun problème, et où le vrai réveil est entre 6h30 et (rarement) 7h30. Mais il se réveille (en pleurant franchement) de une à 3 voire 4 fois, et ça dure de 10 minutes à 1h... Il est généralement à moitié endormi mais se tortille, prend puis crache puis prend puis crache la sucette, et hurle dès qu'on part (ou le pose, mais on évite de le prendre, sauf s'il hurle trop ou si on est trop crevés pour le calmer autrement)... Voilà mes nuits stressantes :-) (c'est moins horrible que marjoliemaman, hein, mais moi ça me suffit pour me terrasser !!!)

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    1. Ah oui, les réveils nocturnes, c'est pas cool :( Il doit être en train de faire ses dents non ? Tu as essayé Camillia ou Calmosil (je crois) ?

      Attends, pas besoin que ce soit pire que ça pour que ce soit stressant ; le simple fait de s'attendre à ce qu'ils se réveillent, je trouve ça hyper stressant, surtout si on sait que ça va être galère pour le rendormir !

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  5. Réponses
    1. Il est super canon, il fait très design (en plus il est assorti à mon salon, tavu :D) !

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  6. J'ai publié un commentaire et ça a plantéééééééééééééééééééééééééé.

    *boude*

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    1. La rédaction décline toute responsabilité quant au non ctrl-C du commentaire par son auteur.

      (ça m'est arrivé UNE FOIS, et depuis, réflexe de Pavlov : je ctrl-C SYSTÉMATIQUEMENT avant envoi :p)

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    2. Ahaha, non mais y'a que sur Blogger que ça plante, d'abord #teamWordpress :P

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    3. MON Blogger ne plante pas, moi, madame :D

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