jeudi 4 avril 2013

Dernière ligne droite

Je disais déjà ça il y a un mois, parce que mon état physique me donnait à penser que j'avais déjà franchi l'ultime cap, que non, je ne pouvais pas être plus, au choix : essoufflée, handicapée, immobilisée, fatiguée ; eh ben en fait si, je dirais même que je tenais plutôt une sacrée forme, le mois dernier, en comparaison de cette dernière semaine qui s'annonce !

Car oui, c'est bien de cela qu'il s'agit, même si cela me semble totalement dingue à concevoir...

J-8. Une semaine. Ou moins. Dans 8 jours maximum, ou ce soir, ou après-demain, ou dans une heure, j'accoucherai. Vraiment, je ne m'y ferai jamais. Ou alors peut-être au bout du cinquième enfant, ce qui fort heureusement n'arrivera pas, donc, oui, je ne m'y ferai jamais. Je n'arriverai jamais à me dire de façon tout à fait normale : "Je vais accoucher ce soir, demain", comme je dirais : "Je vais donner des croquettes aux chats" ou "Je vais faire du shopping" (je crois que je préfère faire du shopping, à choisir).

C'est complètement surréaliste. Et donc, en outre, contrairement à d'autres petites chanceuses qui retrouvent une forme (presque) olympique pour leur neuvième mois (suivez mon regard ;)), je suis littéralement clouée à mon fauteuil en mode "mémé-déambulateur-jogging pourrave-cachalot staïle".

Bon, les 10 kilos pris ce seul dernier mois n'y sont pas pour rien – oui bon bah ça va, ma gynéco m'a déjà mise au coin, merci – maiiiiis-euh, j'ai l'hyperphagie facile, j'y peux rien... – –, mais comme je me suis offert un fort sympathique claquage musculaire le week-end dernier, l'avantage, c'est que ça me rend vachement impatiente d'accoucher mine de rien, malgré ma frousse ancestrale.

En fait, je ne sais pas bien comment je me sens. Quelle amivalence, quels paradoxes... Quel mystère. Même pour une deuxième, je n'arrive pas à réaliser, concevoir, comprendre ce qui m'arrive ; tout en étant terriblement impatiente que ça commence, qu'elle vienne au monde, que je la rencontre ; tout en enchaînant les cauchemards classiques précédant l'imminence d'un accouchement (un peu de gore, un peu de ma mère, pas mal de ma fille, un peu de moi, que du convivial, quoi).

J'ai hâte et je serre les cuisses à la fois. Je suis excitée et tremblante. J'attends et je redoute. Je suis prête et totalement larguée. J'ai beau savoir, finalement, je ne sais pas bien ce qui m'attend, ce qui nous attend. Mais je suis rassurée (par un truc complètement con, vous allez voir) : on a regardé un reportage genre "Baby Boom" hier soir. Comme il y a deux ans, peu avant la naissance de ma grande. Y a deux ans, j'étais paniquée. Je voyais ces bébés naître, ça m'angoissait, me déprimait, je me disais : "Je ne suis pas comme ces femmes, je ne vais rien ressentir, moi ; je ne suis pas mère, moi". Hier je me disais : "Oooohhh, comme il est beau !! Oooh, ce premier regard... Ah ah !! le premier bain, mais oui !" Un certain terrain connu, tout de même, qui me rassure, me donne suffisamment confiance pour avoir hâte.

Je crois que je resterai larguée entre ici et quelque part (c'est-à-dire je sais pas bien où, en fait), tant que je ne l'aurai pas attrapée pour la poser sur moi, et la regarder longuement, et faire sa connaissance. Mais c'est une aventure tellement étrange, tellement enrichissante, tellement flippante, tellement passionnante à vivre, que ce soit une fois, deux fois, trois fois... C'est tellement fou ! Parfois j'ai tellement peur que je pourrais me rouler en boule par terre en pleurant très fort – position foetale, of course. C'est fou cette échéance de dingue qui approche à grands pas, tellement inéluctable. Fou.

Et puis surtout, surtout, je me repasse chaque jour dans ma tête ce que nous allons dire à notre grande, quand il faudra partir pour la maternité, et comment le lui dire, de la manière la plus simple et calme possible, de façon à ne pas l'alarmer, ne pas l'angoisser, même si nous la prévenons, par petites doses, depuis quelque temps ; pour elle aussi, c'est une aventure ! Le Mickey en peluche est contre moi, sous mon t-shirt.

Tout est prêt, en somme, absolument tout, valise, chambre, organisation, garde, proches.

Et moi, suis-je prête ? Et ma puce ? Et mon homme, qui semble tellement zen, tellement confiant ?

Nous le serons bien assez tôt... C'est pas de moi, mais alea jacta est, comme qui dirait. J-... beaucoup trop – ou trop peu, je sais même plus !
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10 commentaires:

  1. je morflais tellement de mon surpoids, de mon invalidité insupportable que je n'avais qu'une envie à chaque fois accoucher ... et j'ai juste adorer n°2 qui est arrivé après terme ;)
    tu verras tt ira bien, ne te bile pas pour n'°1 ! je ne dois pas etre une bonne mere mais perso je n'ai pas trop pensé à n°1 pour la préparer à l'accouchement ... je pense que 5 mois à en parler (je n'ai rien dit tant qu'on ne voyait rien et c'est tellement long pour un petit tous ces mois à attendre) lui ont suffi ! hâte en ts les cas d'avoir le récit de l'arrivée de n°2 ... ça se trouve au moment où je t'écris tu es en train de pousser ;-)

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    1. Non, je suis en train de serrer les cuisses dès que j'ai l'impression de perdre les eaux :D
      J'essaie surtout de pas trop saouler ma preums avec ça, en fait je lui explique à l'avance ce qu'il se passera, car si le travail commence alors qu'elle dort ou qu'elle est chez la nounou, on n'ira pas la réveiller/voir exprès juste pour dire : "Bon on y va salut !", ça va la déboussoler plus qu'autre chose... donc je la préviens maintenant histoire que ça se passe au calme le moment venu.
      De toute façon tu sais comment c'est : on se bile de tout AVANT, tant qu'on est dans l'attente, mais une fois qu'on y est, ben on gère sur le moment ;)

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  2. bon ben on est dans le même état....
    J'ai hâte !! allé courage.

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  3. Hello
    je découvre ton blog et je suis ravie de faire ta connaissance.
    J'ai tout lu (si si) sauf les articles sur le vernis à ongles, car autant je trouve ça super beau, autant j'en suis bien incapable!!
    Je suis enceinte de 5 mois (3ème bb) donc tout ce qui touche à tes grossesses et à ton accouchement m'a passionnée.
    L'article concernant ta meilleure ennemie, m'a également bien parlé, car malheureusement, je suis escalve de ça aussi.
    et comme je n'ai pas fait de thérapie c'est au quotidien un vrai calvaire. ( ex: j'ai déjà pris 20 kilos en 5 mois de grossesse, alors que je fais hyper gaffe 1 jour sur 2...tu imagines bien ce que je fais le 2ème jour...)
    Bref bref bref, je reviendrai te lire car j'aime beaucoup la façon dont tu te racontes
    Je te souhaite le meilleur pour les semaines à venir, et même pour tout le temps d'ailleurs.

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    1. Merci de ton passage ici perrine, et de ton message :)
      Pour le vernis, j'étais bien incapable de tout ça il y a encore un an, et en fait, une fois qu'on s'y met, ça va bien vite... trop vite, même, c'est addictif ces choses-là :D
      Félicitations pour ta grossesse, 3e bébé, wouah, j'imagine que ça ne doit pas être évident avec les deux premiers, quel âge ont-ils ? Ta grossesse se passe bien sinon ?
      Pour le poids, comme tu as pu le lire je connais bien... je dois en être à + 24 ou 26 kg à l'heure qu'il est... ma foi, bon, on verra bien après l'accouchement... Je crois que nous avons tous nos dépendances : alcool, nourriture, dépense, jeu, cigarette, dépendance affective, professionnelle... C'est pas tous les jours facile, faut se battre sans se laisser abattre (hou c'est beau ce que j'écris :D). Courage ! Moi il faudra que je reprenne ma thérapie pour arriver un jour, j'espère, à supplanter ce fonctionnement compulsif.
      N'hésites pas à venir me tenir au courant de l'évolution de ta grossesse :) Tu sais déjà le sexe ou ce sera une surprise ?
      À très vite !

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    2. Coucou
      et oui, 3ème bébé pour moi.
      J'ai une petite fille de 5 ans, un ptit garçon de 3 ans et demi, et j'attends un autre petit garçon d'ici 4 mois
      Je crois qu'après celui ci j'arrête...
      que te dire d'autre?
      des dépendances, j'en ai plein aussi, des émotions, des craintes, tout ça j'en ai plein en stock.

      globalement une mamam un peu comme les autres, qui cogite sans doute un peu beaucoup trop.

      Disons que le jour où j'entamerai une thérapie, le psy pourra signer avec l'architecte pour sa nouvelle maison avec piscine couverte, sauna, hammam et tout ce qui va bien, il aura trouvé la patiente qui fera de lui l'homme qui peut ouvrir des comptes en suisse et ailleurs...

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    3. Faut savoir qu'il existe le moyen de suivre une thérapie gratuitement avec le système des CMP (centres médico-psycho), ça marche par sectorisation, tu vas au CMP dont tu dépends et tu peux être suivie par un psy, aussi longtemps que nécessaire, comme dans le privé, et de manière totalement gratuite. J'ai fait toute ma thérapie là-bas (six ans !), ça m'a énormément aidée.

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  4. En forme certes, mais dans le même état d'incrédulité que toi ;)
    Ça me rassure si pour le second tu ne réalises pas, alors c'est que je ne suis pas totalement déconnectée de ne pas y croire une seconde à mon accoucheement prochain!!!
    Tu décris très bien cet état d'esprit totalement paradoxal...
    Et merci pour le clin d'oeil ;)

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    1. Ah ah, non je te rassure, je ne réalisais pas un cachou la première fois, et je ne réalise toujours pas pour la deuxième ; je sais pas si c'est parce que je suis blonde :p mais ce sont des choses tellement surréalistes qu'elles me passent vingt coudées au-dessus :D

      ;)

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